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Gerhardt Stenger, « De la sensation à la superstition : éléments pour une histoire de l’esprit humain dans quelques articles du Dictionnaire philosophique de Voltaire. »

vendredi 8 octobre 2010

Revue Voltaire, 7 (2007), p. 239-254.
Gerhardt Stenger, « De la sensation à la superstition : éléments pour une histoire de l’esprit humain dans quelques articles du Dictionnaire philosophique de Voltaire. »

S’il est vrai que par sa forme même, un dictionnaire n’exige pas de lien logique d’un article à l’autre, l’apparent décousu de l’ordre alphabétique dans le cas du Dictionnaire philosophique est parfois trompeur. Voltaire s’amuse de l’irrationalité de l’alphabet pour introduire une cohérence secrète, par exemple dans les six articles qui commencent par la lettre S : « Salomon », « Secte », « Sens commun », « Sensation », « Songe », « Superstition ». Cette série d’articles présente les deux principaux volets de l’anthropologie voltairienne, fondée sur la conviction de l’unité matérielle de l’homme : la nature et les progrès de l’esprit humain. L’homme n’est pas un être à part ; ce qui le distingue des animaux, ce n’est pas une âme immortelle mais la faculté, donné au cerveau par Dieu, de combiner les idées qui lui sont fournies par les sens. Comment et pourquoi, se demande alors Voltaire, la raison est-elle souvent freinée dans ses progrès ? En se penchant sur les mobiles de la foi, c’est-à-dire de la croyance irraisonnée en « ce qui semble faux à notre entendement », il montre d’abord comment les hommes passent si facilement du sens commun à la superstition, puis pourquoi un homme sensé peut renoncer à la raison et croire des choses contradictoires et impossibles.