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François Bessire, « Les Mélanges au 18e siècle : conceptions et pratiques. »

jeudi 7 octobre 2010

Revue Voltaire, 6 (2006), p. 9-21.
François Bessire, « Les Mélanges au 18e siècle : conceptions et pratiques. »

Les mélanges sont au dix-huitième siècle un genre florissant et fragile : florissant parce qu’il s’en publie en quantité ; fragile parce qu’il est menacé de disparition à cause de sa fortune même, qui fait nommer « mélanges » toutes sortes de volumes qui n’en ont pas les caractéristiques. Produit d’une longue histoire qui remonte à l’antiquité, les mélanges se définissent par une forme − de brefs textes sans ordre − et un contenu − du savoir. Genre de l’érudition antique et philologique, ils sont devenus, quand le discours savant a trouvé d’autres canaux et que l’antiquité a perdu de son autorité, celui des connaissances « à la portée de l’homme d’esprit » et de la « littérature », à la fois considérations sur les auteurs et sur les œuvres et textes eux-mêmes.

Revue Voltaire 6 (2006), pp.9-21.
[François Bessire, “Mélanges in the 18th century : concepts and practices.”]

In the 18th century, mélanges or miscellania represent a flourishing and fragile literary genre : flourishing, because an enormous quantity of them was published, and fragile, because the genre itself was threatened to disappear due to its incredible fame that enticed people to make ill use of the term to designate all sorts of volumes without any of the relevant characteristics. The product of a long history dating back to Antiquity, mélanges are defined by a structure (a disorderly sequence of short texts) and content (knowledge). As the typical form of ancient and philological erudition, they became an expression of “literature” or of knowledge “within the reach of the man of intellect”, as considerations about authors, works and texts alike, once scholarly discourse had found other outlets and Antiquity had lost its authority.
Traduction : Gilles Plante