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Laurence Macé, « L’Essai sur les mœurs en Italie : destin contraire ou contrarié ? »

vendredi 8 octobre 2010

Revue Voltaire, 5 (2005), p. 249-265.
Laurence Macé, « L’Essai sur les mœurs en Italie : destin contraire ou contrarié ? »

Partant du constat qu’à l’exception de quelques traductions manuscrites ou partielles, l’Essai sur les mœurs passa peu ou prou inaperçu dans l’Italie du dix-huitième siècle et qu’à ce jour, il n’est toujours pas accessible en italien, l’article interroge d’abord l’intérêt marqué des lecteurs du dix-huitième siècle pour la traduction de l’Histoire de Charles XII et les éditions françaises des œuvres historiques puis les censures par l’Index de l’Histoire des croisades (mars 1754), de l’Abrégé de l’histoire universelle et de l’Essai sur l’histoire universelle (juillet 1755). Sans nier l’incidence de la condamnation prononcée par Rome sur la réception du texte, d’autant plus importante qu’elle intervint peu de temps après celle des Œuvres (septembre 1752), l’article émet l’hypothèse que la censure, à la fois cause et symptôme du profond rejet de l’historiographie voltairienne par le public italien, manifeste au grand jour les interrogations, critiques (Doria) et quiproquos (Lami) qui, dès les années 1730 et malgré le succès apparent de Charles XII et du Siècle de Louis XIV, sous-tendirent en réalité la réception italienne de tous les textes historiques de Voltaire.

Revue Voltaire 5 (2005), pp.249-65.
[Laurence Macé, “L’Essai sur les mœurs in Italy : adverse or frustrated destiny ?”]

Beginning with the fact that, except for a few manuscript or partial translations, l’Essai sur les mœurs passed more or less unnoticed in 18th-century Italy and that, up to this day, no Italian translation of the work has been published, this article considers the marked interest of 18th﷓century readers for the translation of the Histoire de Charles XII and the French editions of the historical works that were placed on the Index, namely the Histoire des croisades (March 1754), the Abrégé de l’histoire universelle and the Essai sur l’histoire universelle (July 1755). Without denying the impact of the sentence pronounced by Rome upon the reception of the text, which is all the more significant since it occurred soon after the condemnation of Voltaire’s complete works (September 1752), this article suggests that censorship, being both the cause and the symptom of a deep rejection of Voltairian historiography by the Italian public, brings to the fore critical interrogations (Doria) and mistaken confusions (Lami), which, in the 1730s and in spite of the apparent success of Charles XII and of Le Siècle de Louis XIV, underlay in fact the entire Italian reception of all historical texts published by Voltaire.

Traduction : Gilles Plante