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Christiane Mervaud, « Les Quakers des Lettres philosophiques aux Questions sur l’Encyclopédie »

jeudi 28 mars 2013

Revue Voltaire, 13 (2013), p. 183-197.

Christiane Mervaud, « Les Quakers des Lettres philosophiques aux Questions sur l’Encyclopédie »

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Du coup d’éclat des lettres sur les Quakers en 1734 à la section « Des primitifs appelés quakers » de l’article « Église » (1772) et à l’article « Quaker ou Qouacre, ou Primitif, ou Membre de la primitive Église chrétienne, ou Pensylvanien, ou Philadelphien » (1774) des Questions sur l’Encyclopédie, Voltaire n’a cessé d’évoquer cette secte religieuse. Une quarantaine d’années après le texte phare des Lettres philosophiques, Voltaire sacrifie tout sensationnel dans les Questions. Il se montre toujours sceptique à l’égard de la thèse fondamentale de Robert Barclay, celle d’une lumière intérieure, d’une inspiration divine, amputant les Quakers de leur mysticisme. Mais il intègre des informations d’une nouvelle source, l’Histoire naturelle et politique de la Pennsylvanie de Jacques-Philibert Rousselot de Surgy, et s’efforce d’assurer les droits de légitime propriété des Quakers. Il leur donne le beau rôle en rappelant qu’ils ont accordé la liberté à leurs esclaves nègres et jette alors le discrédit sur George Keith qu’il présente comme un fauteur de troubles alors qu’il est aussi un antiesclavagiste notoire. Voltaire s’est attaché à rendre les Quakers proches de l’idéal humain du philosophe déiste pratiquant la tolérance. Il s’approprie les Quakers tout en s’assimilant à eux dans les dernières lignes de l’article de 1774.