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Gianni Iotti, "L’image de l’Italie de la Renaissance dans l’Essai sur les mœurs. Un portrait problématique"

mercredi 1er février 2012

Revue Voltaire, 12, 2012, p. 77-89
Gianni Iotti, "L’image de l’Italie de la Renaissance dans l’Essai sur les mœurs. Un portrait problématique"

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Partant de quelques considérations générales sur les chapitres de l’Essai sur les mœurs consacrés à l’Italie des XVe et XVIe siècles, l’article aboutit à des conclusions d’ordre moins historiographique que généralement idéologique. Pour ce qui est du « siècle de Léon X », d’une part Voltaire ne peut que reconnaître les grands résultats auxquels l’Italie est parvenue dans les domaines des sciences et des arts, et même de la théorie politique ; d’autre part, il ne saurait renoncer au portrait charge d’un pays lesté par le pouvoir temporel des papes, les divisions politiques, la condition arriérée dans plusieurs domaines, le fanatisme religieux. Cette image contradictoire d’une nation qui patauge dans les préjugés mais qui atteint en même temps les sommets de l’esprit humain l’oblige, de manière implicite du moins, à s’interroger sur sa théorie des niveaux de civilisation. Comment se peut-il qu’un pays arriéré et politiquement incapable de former un Etat moderne soit, en même temps, capable d’élaborer des modèles culturels, artistiques et scientifiques aussi prestigieux ? Par la suite, certes, l’Italie payera tout le prix de son immaturité politique et de sa lourde tradition ecclésiastique. Cependant, à ce moment-là, elle parvient à forger des modèles artistiques et scientifiques qui seront exportés dans toute l’Europe. En ce sens, l’image de l’Italie à l’époque de la Renaissance constitue un point d’observation privilégié pour analyser la conception voltairienne de l’histoire. Plus généralement, ce mélange de civilisation et barbarie qui caractérise la nation italienne va poser des questions importantes ayant trait aux modalités d’avancement historique de la raison et, par conséquent, au problème du perfectionnement possible de la nature humaine elle-même.