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Christophe Paillard, « Que signifie être “voltairien” au XIXe siècle ? Beuchot et Cayrol, éditeurs de Voltaire. »
vendredi 8 octobre 2010
Revue Voltaire, 10 (2010), p. 121-143.
Christophe Paillard, « Que signifie être “voltairien” au XIXe siècle ? Beuchot et Cayrol, éditeurs de Voltaire. »
Adrien-Jean-Quentin Beuchot fut sans conteste le meilleur éditeur de Voltaire au XIXe siècle. Reprise avec quelques additions par Louis Moland, son édition fait autorité avant l’achèvement des Œuvres complètes en cours de publication à Oxford. Assurant une médiation décisive dans la constitution du corpus voltairien, son œuvre éditoriale n’a pourtant jamais été étudiée en tant que telle. Conservée à l’Institut et Musée Voltaire de Genève, une exceptionnelle série de 196 lettres de Beuchot à Cayrol, autre éditeur de Voltaire, remédie en partie à cette carence. Elle permet d’entrer dans l’intimité de Beuchot, du drame familial qu’il a vécu et de sa progressive désaffection pour l’auteur qu’il avait édité avec tant de brio. Elle répond également à la question de l’identité des « voltairiens » dans l’histoire nationale du XIXe siècle qui est plus contrastée qu’on ne l’a prétendu : bien que communiant dans le culte qu’ils vouaient à Voltaire, Beuchot et Cayrol s’opposaient sur l’échiquier social et politique. Aristocrate et légitimiste, Cayrol était un notable de la Restauration ; bourgeois libéral, Beuchot fut un des piliers de la monarchie de Juillet. Cette correspondance révèle également la méthodologie éditoriale de Beuchot autant qu’elle permet d’interroger l’origine de manuscrits ou de variantes intégrés aux Œuvres complètes.
- RV10_Paillard
